Causerie de carême
"Eros & agapè : qu'est-ce donc
   qu'aimer selon Benoît XVI"

Dimanche 19 mars 2006
église St-Martin d'Hénin-Beaumont
 

 

Deus Caritas Est !

Ce sont les premiers mots de l’encyclique du Pape Benoît XVI !

Une encyclique, c’est une lettre du Pape aux chrétiens, mais une lettre dans laquelle il met tout son poids.

Deus Caritas Est.

On a l’habitude de désigner les encycliques par les premiers mots de la lettre. Du coup, ces premiers mots sont toujours choisis à dessein.

Deus : Dieu

Caritas : charité, amour, c’est comme on veut, prenez le mot avec lequel vous vous sentez le plus à l’aise.. on en recausera !

Est : Est.

Dieu est amour, ce qui signifie que l’amour désigne son être-même !

On ne pourrait pas dire : Caroline est amour ! ou Freddy est amour.

On peut dire : c’est un amour, ou encore « mon amour », mais pas « est amour », car on sent bien que ce serait trop fort !

Dieu lui, on peut dire qu’il « est amour » !

 

L’introduction de l’encyclique part de cette affirmation que Benoît XVI va chercher dans la 1ère lettre de saint Jean :

« Dieu est amour : celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu en lui. Et nous, nous avons reconnu et nous avons cru que l’amour de Dieu est parmi nous. »

 

C’est la première invitation du pape Benoît : croire à l’amour de Dieu !

Voici quelque chose de central dans la vie : croire à l’amour de Dieu, non pas comme on fait une confiance à une définition, mais comme exprimant le choix d’une vie.

 

Il y a parmi nous quelques fiancés, que je salue tout particulièrement !

Il y a pour eux cette option radicale de l’amour.

Ils ont à croire à l’amour de l’autre… et cette foi est telle qu’elle oriente toute leur existence…

Qu’ils vont partir dans quelques mois sur la foi de l’amour !

Parfois ils peuvent douter de leur propre amour… mais ils ont confiance dans l’amour de leur conjoint…

 

De la même façon, la vie chrétienne part du fait de croire à l’amour de Dieu, non pas comme une idée, mais comme une réalité…

Cette réalité, c’est celle-ci :

« Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique »

Jésus est, sur la terre, la preuve tangible de l’amour de Dieu….. cet amour en chair et en os ! L’amour incarné !

 

La foi chrétienne affirme le caractère central de l’amour !

 

Déjà, cela constituait le noyau de la foi d’Israël dans le judaïsme. D’ailleurs les juifs d’aujourd’hui prient chaque jour avec ce qu’on appelle le schema israël qui dit :

« Ecoute, Israël ; le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta force…

C’est le commandement de l’amour de Dieu !

Et Jésus, vous le savez, lui lie ce commandement avec celui de l’amour  du prochain.

Mais surtout, Jésus vient inverser les termes du rapport entre nous et Dieu !

Au lieu que l’amour soit un commandement, l’amour est d’abord une initiative de Dieu…  Lui nous a aimés le premier !

Et nous avons cru à cet amour… et nous y répondons par l’amour de Dieu et de nos frères, parce que le croyant, nous en sommes remplis.

 

Croire l’amour nous remplit ! Les fiancés pourraient témoigner de cela !

La foi en l’amour de l’autre emplit leur vie !

 

Voilà, donc le pape nous dit dans son introduction qu’il désire nous parler de l’amour dont Dieu nous comble et que nous devons communiquer aux autres !

Finalement, c’est tout simple !

 

Benoît XVI divise son encyclique en 2 parties :

La première, dont je vais traiter aujourd’hui, parle du sens de l’amour que Dieu offre à l’homme de manière mystérieuse et gratuite, et du lien entre cet amour de Dieu et la réalité de l’amour humain, tout particulièrement de l’amour entre un homme et une femme.

 

La seconde partie, dont je parlerai dans 15 jours, traite de la pratique de l’Eglise, des chrétiens, dans l’amour du prochain.

 

Mais attaquons notre première partie !

 

Amour de Dieu, amour humain.

 

Qu’est-ce donc que l’amour ?

Le terme peut signifier beaucoup de choses :

«on parle d’amour de la patrie, d’amour pour son métier, d’amour entre amis, d’amour du travail, d’amour entre parents et enfants, entre frères et entre proches, d’amour pour le prochain et d’amour pour Dieu.

Cependant, dit le pape, dans toute cette diversité de sens, l’amour entre homme et femme, dans lequel le corps et l’âme concourent inséparablement et dans lequel s’épanouit pour l’être humain une promesse de bonheur qui semble irrésistible,

    (c’est joli cela : l’amour comme promesse de bonheur irrésistible…)

donc,  écrit-il, l’amour entre un homme et une femme apparaît comme l’archétype de l’amour par excellence…  et il dit bien, l’amour dans lequel le corps et l’âme concourent…

 

Alors, toutes ces formes d’amour peuvent-elle s’unifier ?

L’amour est-il unique ou bien est-ce que nous utilisons un même mot pour indiquer des réalités complètement différentes ?

Parle-t-on de la même chose quand on dit de quelqu’un qu’il aime son conjoint, ou bien quand on dit qu’il aime telle musique, ou qu’il aime les sardines !

 

Pour clarifier le débat, Benoît XVI va chercher les mots grecs qui désignent l’amour.

« A l’amour entre homme et femme, qui ne naît pas de la pensée ou de la volonté mais qui, pour ainsi dire, s’impose à l’être humain, la Grèce antique avait donné le nom d’eros. »

 

Donc quand on parle d’eros, on parle de cet amour de désir qui s’impose à nous et nous propulse vers l’autre, parfois jusqu’à en perdre la raison…

 

Quand on demande à des fiancés pourquoi ils ont choisi un tel ou une telle, ils répondent souvent qu’ils n’ont pas choisi ! Que cela leur est tombé dessus comme ça ! Qu’au départ il n’y a pas tellement d’explication… mais le fait de se sentir, irrésistiblement conduit, propulsé vers l’autre…

 

L’éros amène une démaîtrise, qui est en même temps chemin vers un infini, un absolu, un au-delà de l’ordinaire de la vie…

L’éros peut du coup comporter des ingrédients de violence… jusqu’à utiliser l’autre comme instrument de son propre désir, qui s’impose de façon péremptoire, irrésistible…

L’eros a quelque chose de l’ivresse…

Il évoque l’impétuosité du désir, la folie de l’extase, la sensualité qui peut s’exacerber…

L’eros est une énergie de vie et de mort considérable…

Il est facteur d’une jouissance qui échappe…

Ce n’est pas pour rien que l’orgasme est parfois appelée « petite mort »..

L’eros absout le temps ! Il veut d’emblée passer dans l’éternité ! Quitte à retomber très vite !

 

Du coup, vous le sentez bien, l’éros est vital… et le pape comme l’Eglise le tient comme un élément constitutif de l’amour humain et du mariage… au point que l’Eglise dit que le mariage se commence à l’église mais s’accomplit dans la nuit de noces, dans le lit conjugal, dans l’eros donc qui conduit vers le ciel, et pas seulement le septième….

 

Mais l’eros, parce qu’il ne fait droit qu’à une dimension de l’être humain, le corps, l’eros a toujours besoin d’être non pas bridé, mais canalisé… non pas totalement maîtrisé mais orienté…

Me vient à l’idée l’image du torrent impétueux, jamais complètement maîtrisable, mais vital, et qu’il faut chercher à orienter, pour qu’il ne soit pas destructeur, mais qu’au contraire il vivifie tout sur son passage.

 

Pour équilibrer, orienter l’eros, il faut ce que l’Eglise a nommé l’agapè, reprenant ce mot qui était peu utilisé chez les grecs.

 

Et le Nouveau Testament, massivement utilise l’agapè pour parler de l’amour.

A la différence de l’eros, l’agapè signifie l’amour qui suppose la décision, la volonté, la raison, l’action décidée…

Alors que l’eros est plus un amour de désir à partir de soi, qui se porte vers l’autre pour soi-même, l’agapè se porte vers le bien de l’autre pour lui-même…

L’agapè est un amour oblatif –oblatif ça veut dire qui se donne- l’agapè est un amour oblatif qui n’attend pas de retour… qui donne pour donner… 

L’agapè se situe dans l’ordre de la gratuité… de ce qui coule pour l’autre… cherchant son bien !

 

Quand je cherche le bonheur de l’autre pour lui-même, gratuitement, je suis dans l’agapè…

 

L’eros est un amour ascendant, l’agapè est un amour descendant.

Et l’on a besoin des deux.

 

L’amour est éros et agapè !

 

Tenez, quand on dit je t’aime !

Il y a un côté plus éros qui signifie : je me sens porté vers toi..

   J’éprouve un désir de toi…

Et il y a un côté agapè qui veut dire : je veux ton bonheur ! et j’agis pour ton bonheur… je prends soin de toi…

Je fais la vaisselle, je tonds la pelouse, pour ton bonheur ! je t’aime !

 

C’est important de bien mettre le doigt là-dessus…

L’amour est le sentiment qu’on éprouve…  on est plus dans l’eros

Et l’amour est aussi la décision d’aimer… et on est plus dans l’agapè

 

L’eros peut s’entretenir mais il n’est pas maîtrisable !

L’agapè est une décision permanente.

 

Qu’il y ait des baisses d’eros dans la vie des couples, il n’y a pas à s’en étonner…

Et là, vous le devinez, il y a un vrai piège dans la vie des couples…

Si on ne conçoit l’amour que comme éros, du côté du sentiment qu’on éprouve, alors on risque bien de se dire un jour :  je n’ai plus de sentiment pour toi, donc je te quitte… je dois être fidèle à moi-même… être authentique…   vous sentez bien alors, que dans un tel raisonnement, on n’est pas vraiment dans l’amour de l’autre, on est dans l’amour de son amour de l’autre…

Est-ce que tu aimes l’autre ? Ou est-ce que tu aimes ton propre désir de l’autre ?

Bien sûr, l’agapè vient corriger cela : et en se mariant, on ne s’engage pas à une permanence des sentiments, qui de soi nous échappent, mais à une permanence de l’amour comme action, pour l’autre !

 

Il est des couples qui, ayant perduré dans l’agapè, on retrouvé l’eros qui s’était quelque temps échappé… 

c’est que l’agapè doit aussi veiller à entretenir les conditions favorables à un bon eros.

 

Pourquoi vouloir articuler si fort eros et agapè en christianisme ?

Parce que le christianisme tient à une vision unitive de la personne qui est tout en même temps, corps et âme ! chair, désir, et esprit, réflexion !

Et que l’homme, et la femme, sont plus heureux quand ils vivent une harmonie entre leur corps et leur âme ! Ils sont plus heureux quand ils aiment avec leur corps et avec leur tête !

 

La personne est tout un, corps sexué, sentiments, émotions, pensée, raison, décisions, cœur, actes, actions.

Parfois nous faisons l’expérience de déchirures en nous quand le corps tire d’un côté et la pensée de l’autre..  plus nous mettons de l’harmonie, plus nous sommes heureux !

L’homme est fait pour être unifié et non pas écartelé !

 

Ce rapport d’unité entre le corps et l’âme est tellement essentiel en christianisme que notre Dieu lui-même n’est pas resté dans l’esprit, il s’est fait corps, chair : il a pris chair de notre chair pour nous apprendre ce que c’est que l’amour. Et il nous a aimé en son corps, jusqu’à mourir, et de tout son esprit qu’il nous a donné !

 

Bref nous sommes nous, des êtres de chairs et d’esprit ! Et le pape Benoît XVI nous invite et ne jamais séparer complètement eros et agapè. Plus ces deux formes d’amour trouvent leur unité dans l’unique réalité de l’amour, plus se réalise la véritable nature de l’amour en général.

 

Je le cite :

« Même si , initialement, l’eros est surtout sensuel, ascendant –fascination pour la grande promesse de bonheur-, lorsqu’il s’approche ensuite de l’autre, il se posera toujours moins de questions sur lui-même, il cherchera toujours plus le bonheur de l’autre, il se préoccupera toujours plus de l’autre, il se donnera et il désirera « être pour » l’autre.

C’est ainsi, poursuit-il, que le moment de l’agapè s’insère en lui ; sinon l’eros déchoit et perd aussi sa nature même.

D’autre part, l’homme ne peut pas non plus vivre exclusivement dans l’amour oblatif, descendant. Il ne peut pas toujours seulement donner, il doit aussi recevoir. Celui qui veut donner de l’amour doit lui aussi le recevoir comme un don.

 

 

Voilà, j’ai essayé de vous donner l’essentiel de la première partie de la première partie : eros & agapè dans le couple humain…

 

Dans la seconde moitié de la première partie, le pape porte cette réflexion pour parler de l’amour de Dieu…

 

Il passe de l’amour humain à l’amour divin, tant il est vrai que si le mariage est véritablement le sacrement que nous disons qu’il est, alors il nous est offert de comprendre en lui ce qu’est l’amour de Dieu.

Au passage, et je le dis particulièrement à destination des fiancés, cela signifie que si vous approfondissez votre amour humain, vous allez mieux comprendre l’amour de Dieu !

 

Le pape dit qu’à la différence de la divinité d’Aristote qu’on peut aimer mais qui n’a besoin de rien et n’aime pas… elle est seulement aimée !

A la différence de ces divinités du temps, le Dieu d’Abraham, d’Isaac, et de Jacob, est un Dieu unique qui aime personnellement son peuple. Parmi tous les peuples, il choisit Israël et il l’aime, avec cependant le dessein d’aimer à partir de là toute l’humanité. Mais il aime particulièrement Israël. Et Benoît XVI écrit que l’amour de Dieu pour Israël peut sans aucun doute être qualifié d’eros…  ce qui ne l’empêche pas toutefois et en même temps d’être totalement agapè.

 

L’amour de Dieu est un amour d’eros. Pourquoi ? Parce que c’est un amour passionné. Le pape écrit : les prophètes Osée et Ezéchiel ont décrit cette passion de Dieu pour son peuple avec des images érotiques audacieuses. La relation de Dieu avec Israël est illustrée par les images des fiançailles et du mariage. Et dans la relation de fidélité que Dieu veut donner à son peuple, Israël peut jouir de la vie, de la joie, de la justice que Dieu met en elle !

 

L’eros de Dieu pour l’homme, est en même temps, écrit le pape, totalement agapè.

Pourquoi ? Parce que Dieu s’est donné gratuitement, sans préalable…

Et parce qu’il est un amour qui pardonne.

Israël s’est détourné de Dieu, a été infidèle, a commis l’adultère, s’est prostituée avec de faux dieux… 

Dieu, si son amour n’était qu’eros, devrait se venger, consumer sa colère, répudier son peuple…

C’est précisément là que se révèle que Dieu est Dieu et non pas homme !

Et Dieu pardonne !

L’amour passionné de Dieu pour son peuple –pour l’homme- est en même temps un amour qui pardonne. Et c’est pour cela qu’il est en même temps eros et agapè…

 

Cet emprunt à l’amour humain pour qualifier la relation entre Dieu et l’homme, qu’on trouve de façon incomparable dans le fameux cantique des cantiques, qu’il faut toujours lire comme parlant en même temps de l’amour humain et de l’amour entre Dieu et l’homme,

Ce rapprochement incomparable nous permet de comprendre que la relation entre Dieu et l’homme est une relation duelle, qui suppose deux partenaires, pour qu’il y ait une alliance.

Ainsi, nous ne pouvons pas nous fondre dans l’océan anonyme du divin… l’unification dont nous pouvons rêver avec Dieu est une unification qui ne consiste pas à se fondre l’un dans l’autre, à se dissoudre… l’unification avec Dieu est une unité d’amour dans lesquels Dieu et l’homme restent eux-mêmes et pourtant deviennent totalement un : « celui qui s’unit au Seigneur n’est avec lui qu’un seul esprit », dit saint Paul.

 

Bref, avec Dieu, c’est comme dans les couples, il faut que ça résiste, sinon, ce n’est pas vraiment de l’amour ! L’amour, ce n’est pas de la fusion par dissolution… c’est de la communion de deux êtres qui ne cessent de s’unir… pour devenir une seule chair ! Homme et femme assemblés ! C’est seulement ainsi qu’ils peuvent devenir l’image de Dieu… à condition qu’ils s’assemblent dans l’exclusivité et pour toujours…  car Dieu lui, ne peut reprendre ce qu’il a donné pour toujours… 

A l’image du Dieu du monothéisme correspond le mariage monogamique. Le mariage fondé sur un amour exclusif et définitif devient l’icône, l’image, de la relation de Dieu avec son peuple et réciproquement : la façon dont Dieu aime devient la mesure de l’amour humain !

Tu as du mal à aimer ? Ou tu ne sais plus comment ? Faut-il pardonner ?

Regarde Dieu ! A la démesure de son amour, tu comprendras comment élargir ta propre mesure !

 

Mais la démesure de l’amour de Dieu écrit Benoît XVI, qui doit pouvoir inspirer la mesure de nos amours, c’est en Jésus-Christ que cela s’éclaire vraiment !

En Jésus-Christ, Dieu est venu chercher et s’unir à la brebis perdue c’est-à-dire à l’humanité souffrante et égarée.

Et dans sa mort et sa croix, nous est donné de contempler l’amour infini de Dieu… c’est le sens du carême…

Et c’est dans ce regard vers la croix de Jésus que le chrétien trouve la route pour vivre et aimer.

« La route pour vivre et aimer »

C’est vrai pour nous tous…

Et c’est vrai bien sûr aussi pour les futurs mariés !

Et c’est pourquoi je propose aux fiancés que pour la célébration de leur mariage, pour le geste de l’offrande, plutôt que de faire ce geste qui consiste en ce que l’assemblée vienne faire ses félicitations aux mariés…

… au passage, j’en profite pour dire que nous avons, sans nous en rendre compte, paganisé nos célébrations de mariages et de funérailles par les nouvelles formules d’offrande…

au lieu de nous tourner vers Dieu, nous tournons autour des mariés et de nos morts, comme s’ils étaient le centre de l’église !

Or le centre de l’église, c’est Jésus-Christ !

 

Pardonnez-moi cette discrétion, mais vous avez compris qu’elle me tient à cœur… on a installé de nouvelles pratiques qui sont devenues des traditions sans nous interroger sur ce qu’elles induisaient…

Mais j’en reviens à mon sujet !

Puisque Jésus-Christ est la route pour vivre et aimer, je suggère aux fiancés, pour la célébration de leur mariage, pour le geste de l’offrande, de choisir une croix, une croix qui soit proposée au geste de vénération de l’assemblée, une croix comme celle-ci… et que celle-ci puisse ensuite rejoindre le foyer conjugal…

De sorte que la croix soit bien présente au cœur du foyer… et qu’on y comprenne au quotidien, qu’aimer, c’est se donner, comme Jésus s’est donné, tout entier !

 

 

 

 

Mais vous savez, quand on est sur la route pour vivre et aimer, il faut s’alimenter… nous avons besoin de ce qu’on appelle, « le pain pour la route » !

 

Et ce pain pour la route, c’est Jésus en son Eucharistie !

Quand nous communions, nous assimilons son amour…

Cela prend une dimension personnelle tout-à-fait unique.

Mais le pape insiste dans son encyclique sur la dimension sociale de l'eucharistie, de la communion.

Quand on communie, on s'unit au Christ, et donc on s'unit aussi à tous ceux pour qui le Christ s'est donné, donc à toute l'humanité !

Le pape écrit :

"je ne peux avoir le Christ pour moi seul..

La communion me tire hors de moi-même vers lui et, en même temps, vers l'unité avec tous !

L'amour pour Dieu et l'amour pour le prochain sont vraiment unis !

A partir de là, on comprend dit le pape, comment agapè est devenue le nom de l'eucharistie,…  de la messe… 

Dans la messe, l'agapè de dieu vient à nous corporellement pour continuer son œuvre en nous et à travers nous…

C'est que l'agapè, l'amour de gratuité, est profondément, une communion… une communion où il y a de l'espace… parce qu'il y a de la gratuité…

 

Et cet aspect là doit pouvoir aussi inspirer la vie des couples… cet amour d'agapè, cet amour de gratuité, crée de la communion dans les foyers, vous savez, cette douce attention, cet espace où l'on peut circuler… l'agapè donne de l'air dans la vie des couples… et fait que sans cesse il y a de l'ouverture, de la place pour autrui…

et c'est pour cela qu'il est dans la nature même de la vie des couples de s'ouvrir à plus large et de fonder un foyer, une famille…

L'enfant se conçoit dans l'eros, mais naît dans l'agapè…

Et la vie de famille consiste à offrir cet espace où l'amour circule gratuitement et en abondance, de sorte que l'enfant puisse grandir dans ce milieu propice…

Vis-à-vis des enfants l'agapè sauve l'eros d'un amour des enfants qui peut parfois être trop captatif, possessif…

L'agapè donne de l'air… parce qu'il n'attend pas de retour… il est pure gratuité…

 

Pour vivre cette gratuité de l'amour, assurément il faut nous exposer à la grâce divine ! Se laisser aimer, gratuitement par Dieu.

 

La messe est une agape… un repas de communion…

Elle se prolonge habituellement par la vie sociale durant la semaine… mais parfois, la messe est passée trop vite…

Parfois nous n'avons pas eu le temps de nous laisser aimer par Dieu dans l'acte infini du don de lui-même. Et c'est pour mieux prendre conscience de cela qu'il y a l'adoration eucharistique.

De quoi s'agit-il ?

On expose une hostie consacrée à la vénération des fidèles.

C'est un peu comme une suspension de la messe.

Vous savez au moment où le prêtre dit : ceci est mon corps livré pour vous….

c'est comme si on suspendait la messe à cet endroit pour que nous puissions mieux comprendre l'importance du don que Dieu nous fait !

Et dans le temps d'adoration eucharistique, il nous suffit de regarder le Seigneur, de l'adorer, de nous redire ses paroles : ceci est mon corps livré, donné, pour toi…

nous laisser simplement aimer par lui…

 

et puis ensuite lui présenter nos prières…

 

Mais surtout, dans l'adoration eucharistique, il faut bien respecter le mouvement… ça part d'abord de l'amour de Dieu vers nous…  et il faut contempler cela… ensuite seulement, nous pouvons présenter nos prières..

 

Pour les couples de fiancés qui sont parmi nous, sentez-vous très libre :

. certains partiront de suite

. d'autres resteront 5 minutes, ou 10 ou 15…

. et d'autres encore jusqu'aux vêpres, la prière du soir…

 

Comment prier ?

Commencez par dire merci à Dieu pour l'amour qu'il vous donne dans l'amour même de celui que vous allez épouser…

Dieu vous aime par l'amour de votre conjoint…

En contemplant le Saint-Sacrement, dites simplement merci à Dieu…

Et puis présentez-lui simplement votre mariage à venir, toute votre vie à venir, demandez-lui sa force, son aide…

Demandez-lui de venir remplir votre amour avec le sien !

La prière, finalement, c'est tout simple !