Ce qu'on connaît le plus sur saint Martin, c'est le bel épisode du manteau partagé qu'illustre si magnifiquement le vitrail de l'église !
"j'étais nu et vous m'avez habillé"
Il est le signe évident du partage…
à chaque quête, nous pouvons jeter un coup d'œil vers St-Martin… cela pourrait avoir un effet sur le montant de notre offrande…
La quête appartient complètement à la liturgie !
Et ils ont raison ceux qui disent certaines fois : il n'y avait pas de quête, c'était pas une vraie messe !
Le manteau partagé de saint Martin est le signe du partage…
du fait de se déposséder d'une partie de ses biens…
mais c'est aussi le signe d'une communion en attente !
Que voulez-vous que Martin fasse de son demi-manteau ?
Attendre et désirez ardemment qu'il soit recousu… avec lui-même et ce pauvre dessous…
Le manteau partagé est le signe d'une couture en attente !
d'une couture qui permette à tous nos manteaux partagés de devenir ensemble celui du Christ qui puisse abriter toute l'humanité…
Ainsi tous nos partages, c'est-à-dire les découpages que nous faisons de nos biens, tous nos partages prennent leur vrai sens et leur finalité du fait qu'ils appellent de la couture, qu'ils appellent une recomposition d'un manteau universel…
Nos partages restent toujours en attente et appellent la communion universelle…
Et c'est pourquoi la quête revient dans le mouvement de l'offertoire pour être insérée dans le mouvement qui va jusqu'à la communion.
Voilà un premier point sur saint Martin !
La semaine prochaine, ce sera la collecte annuelle pour le Secours catholique… dont le thème est cette année : "rompre la solitude"…
"rompre la solitude"… il s'agit bien de recoudre des bouts de manteau…
Second point : savez-vous comment saint Martin est devenu évêque de Tours ? C'est le peuple tourangeau qui l'a promu à sa tête !
Martin n'avait pas du tout envie d'être évêque.
Pour qu'il le devienne, on a tendu un piège à Martin.
Un certain Rusticius est allé le voir et l'a emmené avec lui pour aller voir sa femme, soi-disant malade !
Et sur la route, les tourangeaux s'emparèrent de Martin et l'emmenèrent à Tours pour en faire leur évêque.
Mais pour l'ordonner évêque, il fallait que les évêques voisins l'ordonnent. Or ceux-ci n'étaient pas très chauds !
Ils trouvaient Martin, je les cite, "miteux et mal peigné" !
Qu'importe ! Les tourangeaux insistèrent, criant :
"Nous voulons Martin pour évêque".
Finalement les évêques voisins consentirent et Martin dut accepter la charge d'évêque de Tours.
Il ne s'agit pas là simplement d'une anecdote.
Le processus était relativement courant à l'époque, pas seulement pour les évêques mais aussi pour les prêtres.
En fait, cette procédure est révélatrice d'un principe ecclésial : tous les chrétiens ont un rôle actif à jouer dans la désignation de leurs responsables, de leurs ministres.
Alors, ne nous y trompons pas, il ne s'agit pas d'un fonctionnement démocratique… ce n'est pas le peuple qui se donner ses ministres…
C'est Dieu qui les donne…
Mais Dieu donne aussi la vocation par l'appel des chrétiens !
L'appel des chrétiens constitue une médiation par laquelle la voix du Saint-Esprit s'exprime…
Et c'est pourquoi nous avons à nous appeler les uns les autres !
Savez-vous que dans trois semaines, nous entrerons dans ce que notre évêque a nommé "une année de l'appel" ! Et il souhaite durant cette année que nous prions et travaillons tout particulièrement pour l'appel de jeunes à être prêtres, religieux ou religieuses.
3ème point sur saint Martin :
Militaire de carrière, officier, - c'était avant d'être moine puis évêque – Martin essayait d'être chrétien dans son travail. Il avait coutume de se mettre au service de son esclave, de le déchausser, de le soigner au retour d'une marche…
Vous vous doutez que cela étonnait, surprenait…
Saint Martin nous invite aussi à être chrétien dans notre travail, à nous mettre en état de servir… à témoigner d'une Église servante des hommes…
Martin était se son temps, soucieux des problèmes des hommes.
Un jour, un gouverneur renommé pour sa cruauté, Avitianus avait programmé des exécutions publiques.
Aussitôt informé, Martin se rend à son palais.
Et il dit à Avitianus :
"Je souffle sur votre méchanceté.
Elle vous étouffe.
Mais vous valez mieux que l'apparence !"
Et Martin réussit.
Avitianus renonça à ses exécutions.
Être chrétien dans son travail, et faire confiance à la capacité de tout homme de changer de comportement..
Être attentif aux problèmes des hommes, tenter de les résoudre…
C'était le 3ème point.
4ème et dernier point…
Martin était un homme soucieux de la vérité.
Il y avait à son époque un groupe important de chrétiens, les ariens, qui niaient la pleine divinité de Jésus.
Je dis à cette époque… mais l'hérésie arienne est souvent présente actuellement parmi nos catholiques… il y a bien des catholiques qui ne croient pas à la pleine divinité de Jésus… il est vraiment Dieu…. et pas seulement son fils dans l'humanité !
Martin réagit vigoureusement contre l'erreur arienne…
Chercher la vérité de la foi, pour la communiquer, pour annoncer l'Évangile.
Vous le savez, Martin est connu comme l'évangélisateur des campagnes… c'est dire qu'il s'est largement préoccupé des non-chrétiens et des mal-croyants…
Les idoles païennes de l'époque avaient pour noms Taranis, Lug, Mercure et quelques autres.
Elles ont aujourd'hui d'autres noms, des noms plus communs, mais elles existent toujours.
A l'exemple de Martin, nous sommes appelés aujourd'hui à garder vivace la préoccupation de tous les hommes, femmes , jeunes et enfants qui peuplent notre paroisse Ste-Claire
Que le patron de deux de ses églises intercède vigoureusement pour nous tous ! Amen.