28ème

dimanche ordinaire

 

 

 

Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu'une épée à deux tranchants; elle pénètre au plus profond de l'âme, jusqu'aux jointures et jusqu'aux moelles; elle juge des intentions et des pensées du coeur. Pas une créature n'échappe à ses yeux, tout est nu devant elle, dominé par son regard; nous aurons à lui rendre des comptes.

 

Voilà, frères et soeur, le rendez-vous "vérité" en quoi devrait pour une part consister notre participation au rassemblement dominical....

.. la Parole de Dieu qui nous regarde, qui nous met à nu...

... aucune créature n'échappe à ses yeux... aucune...

Tous autant que nous sommes ce matin, la Parole de Dieu nous regarde, et elle est vivante, et elle est énergique... elle juge de nos intentions, de nos pensées du coeur...

Oui devant elle, nous sommes provoqués à un rendez-vous vérité.

 

Et frères et soeurs, si vous avez écouté en vérité la parole de Jésus en son Evangile, vous sentez bien à quel point sa parole est coupante.. et qu'elle nous prend aux tripes.. qu'elle nous pénètre pour faire la part du vrai, et du faux...

Et quand Jésus dit : "une seule chose te manque, va, vends ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel... puis viens suis-moi"..

Quand Jésus dit ça, on ne peut pas être ici ce matin en vérité dans cette église sans être comme tranché par cette parole. Elle nous saisit à la moelle.

 

Pourquoi ? Parce que nous sentons bien qu'en cet homme qui accourt vers Jésus, nous sommes comme contenus..

.. et nous sentons bien que la question que cet homme pose à Jésus : "maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle".. c'est notre question... c'est la question de notre vie...

... que dois-je faire pour que ma vie ait un poids d'éternité ?

.. que dois-je faire pour embarquer -maintenant- dans la vie éternelle....

... maintenant... et pourquoi maintenant...

 

.. parce que nous sentons qu'il y a tellement de choses qui sont factices dans notre vie... qui sont des bagatelles.. quand on se trouve en vérité devant notre vie.. quand on se laisse regarder par Dieu pour faire le point.. on sent bien ces choses -là nous encombrent... qu'il y a quelque chose qui n'est pas bien en place... que c'est pas vraiment la vraie vie..

 

Et alors quand on a compris ça, quand on a pleuré sur la misère de notre vie, alors, comme cet homme on court vers Jésus... on se met à genoux... et on lui demande : "bon maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ?"

 

Réponse déconcertante de Jésus :

"pourquoi m'appelles-tu bon ? nul n'est bon que Dieu seul"

 

Ca c'est la magie de Jésus.

Il ne capte pas... il renvoie... à son père..

Et à cet homme qui cherche une recette.. et nous c'est pareil on cherche des recettes auprès d'un bon maître, Jésus répond par un mouvement, un mouvement qui oriente cet homme vers le bon...

nous cherchons une recette pour nous..

... Jésus nous place devant le bon...

Ca veut dire qu'il nous place d'abord en contemplation... devant l'absolu.. devant celui-là seul qui est bon... Notre Père qui est aux cieux...

 

Tu veux avoir la vie éternelle, entre dans la contemplation de celui qui est bon.

Tu veux faire le bien, commence par entrer dans ce mouvement en lequel Le bien lui-même te saisit...

 

Voyez-vous ce qui est important de retenir, c'est qu'à une demande d'une recette de vie, Jésus répond en donnant un mouvement, une dynamique... il propose une relation... qu'on ne maîtrise plus..

 

"Une seule chose te manque... va vends ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel ; puis viens et suis-moi."

 

Attention, il y a 2 parties dans cette phrase de Jésus..

Et on ne retient souvent que la 1ère.

On ne retient que : vends ce que tu as, donne-le aux pauvres..

Mais il y a l'autre partie : "puis viens et suis-moi"

 

C'est la deuxième partie de la phrase qui est importante..  c'est le "viens et suis-moi" qui constitue la pointe de la réponse de Jésus...

La 1ère partie, c'est comme un test si vous voulez.

 

La question de Jésus, c'est : où est ton coeur ? où mets-tu ton amour ? Dans tes biens, ou en moi.

Ca, c'est la question test.

Et elle nous est posée à tous !

 

Mais elle nous est posée dans l'amour.

Avez-vous repéré cette incise de l'Evangéliste avant que Jésus ne dise : "une seule chose te manque..

le texte dit ceci : "posant son regard sur lui, Jésus se mit à l'aimer.

"Posant son regard sur lui, Jésus se mit à l'aimer.

Et c'est parce qu'il pose sur nous son regard, et c'est parce qu'il nous aime.. et pas seulement comme ça en général.. mais Jésus se met à nous aimer..

C'est parce qu'il nous aime, c'est parce qu'il veut notre bonheur.. notre vie éternelle dès aujourd'hui..

C'est pour ça qu'il nous invite à le suivre...

Et le suivre, c'est pas seulement l'affaire des religieux, ça vaut pour tous ceux qui sont ici : viens, suis-moi !

A certains, il est demandé de vendre, de tout lâcher... pour le suivre..

 

ex. Clarisses : elles ont entendu l'appel du Christ : viens, suis-moi... c'est ça qui compte !

à tous, il n'est pas demandé de vendre tout tout de suite…

mais à tous il est demandé de le suivre…

 

Cet appel du Christ, viens, suis-moi, il vaut pour tous...

 

Mais tous sont appelés à répondre aujourd'hui à cette invitation à suivre le Christ.. avec ou sans nos biens..

on peut le suivre aussi avec nos biens… pourvu qu'on les mette au service du Royaume….

mais que notre cœur soit en Dieu... soit saisi par Celui qui seul est bon... et qui nous dira, le moment venu, ce que nous devons faire de nos biens....

.. mais que nous entrions de plus en plus dans une profonde liberté vis-à-vis de nos richesses... que si nous en possédons, nous les possédions sans les posséder... dans un détachement qui doit pouvoir nous faire dire en vérité dans la prière.. "mes biens Seigneur, j'en fais ce que tu veux"

 

Et alors, nous pourrons reprendre à notre compte et en vérité la première lecture de ce jour :

J'ai prié et l'intelligence m'a été donnée. J'ai supplié et l'esprit de la Sagesse est venu en moi. Je l'ai préférée aux trônes et aux sceptres; à côté d'elle, -il s'agit de la sagesse de Dieu-, à côté d'elle, j'ai tenu pour rien la richesse... tout l'or du monde auprès d'elle n'est qu'un peu de sable... l'argent sera regardé comme de la boue....

           J'ai aimé Dieu, plus que la santé et que la beauté; je l'ai choisi de préférence à la lumière, parce que sa clarté ne s'éteint pas. Tous les biens me sont venus par Dieu et par ses mains une richesse incalculable.

 

                  

          

                                                                           Amen.