Nous venons d’entendre un passage de la lettre de St Paul aux habitants de la ville de Thessalonique : « Que le Seigneur vous donne entre vous et à l’égard de tous les hommes un amour de plus en plus intense et débordant, comme celui que nous avons pour vous. Faites de nouveaux progrès, nous vous en prions frères, nous vous le demandons dans le Seigneur Jésus ». Le message de l’apôtre est clair c’est bien une invitation pressante à l‘amour des frères, et Paul précise à l’égard de tous les hommes. Vivre dans un amour de plus en plus intense, faire de nouveaux progrès, nous voilà invités à ne pas faire du surplace, mais avancer toujours plus dans le chemin de l’amour et de l’amitié. Saint Paul nous invite à mettre toute notre énergie à grandir chaque jour dans l’amour mutuel. Pour parler comme Jésus dans l’Évangile de ce premier dimanche de l’Avent, garder notre attention éveillée pour ne pas rater les occasions de nous aimer les uns les autres. Alors nous pourrons reprendre conscience que Jésus est venu nous apporter une bonne nouvelle. Aujourd’hui nous accueillons des membres de l’équipe locale du Secours catholique. Leur mission première est bien de redonner espérance à tous ceux et celles qu’ils rencontrent dans ces moments qu’ils veulent conviviaux, de dire à chacun et à chacune : « je crois en toi ». Ils vivent, certes des choses difficiles et parfois très dures, confrontés à des situations d’injustice, accueillant des familles, des femmes, des enfants qui sont pris dans les spirales de la pauvreté... Les échos du monde révèlent aussi à quel point des millions de personnes, de femmes et d’enfants sont aux prises avec la faim, la maladie, l’insécurité, le manque d’avenir. Avec eux nous constatons en même temps de belles solidarités vécues dans notre entourage et ailleurs à travers le monde. Assurément le levier qui permet de passer de l’état de détresse à l’aurore du salut porte un nom l’amour qu’on peut décliner, en charité, solidarité, proximité amicale. Comme nous le rappelle cette belle méditation du Pape Benoit XVI, « Dieu est amour » et cet amour prend le visage de Jésus, fils de l’homme, fraternel, proche des petits et des exclus de la table commune. Jésus qui s’offre en sacrifice pour que chacun soit réconcilié avec son humanité et avec le Dieu qui l’espère. Voilà où s’enracine notre espérance chrétienne. Dieu a pris l’initiative de s’approcher de l’homme et Dieu se glisse en nous pour que nous soyons, ici et maintenant son amour, son regard, sa passion de la justice et sa volonté de sauver tout l’homme et tout homme. Une invitation pour chacun à passer de la charité de Dieu aux solidarités humaines, sans oublier aussi de passer des solidarités humaines à la charité de Dieu. Cette année, le Secours catholique nous invite à une attention particulière, ainsi qu’on le voit sur les affiches : « femmes, pauvretés, solidarités ». Elles ont parfois empêchées de s’épanouir et de développer leurs familles, à cause d’un terrain de vie trop pauvre, ou parce que le soleil de l’amour est trop rare. Elles ont aussi ces mères courages, porteuses de vie. Retenons cette idée force. En ce temps de l’Avent, rappelons-nous que le Fils de Dieu se fait tout proche. Il a entendu la parole de Dieu à Moïse : « J’ai vu la misère de mon peuple, je connais ses angoisses, je suis descendu pour le délivrer « Entendons la suite » va je t’envoie ». Nous voici envoyés comme le bon samaritain auprès de l’homme blessé. Ne soyons pas comme le prêtre ou le lévite qui se disent : « Qu’est-ce qui va m’arriver, si je le touche ? » Mais soyons comme le Samaritain qui se dit : « Qu’est-ce qui va lui arriver à cet homme si je ne le touche pas ». Etre touché d’abord, pris aux entrailles, puis renouer le contact avec la personne, être solidaire pour aider à sortir de l’état de blessure, de précarité, créer du lien. Si nous ne pouvons pas toujours changer rapidement une situation difficile, nous pouvons changer notre regard sur les personnes. La solidarité doit devenir quelque chose d’intime qui fait partie de moi, qui dit quelque chose de mon humanité. Le fait que les personnes en précarité reçoivent la communication de l’Évangile, à travers notre solidarité amicale, est le signe de la présence de Dieu au milieu de nous. La sève de la vie est toujours plus forte quand l’espérance troue l’opaque de nos vies et que les jardiniers de l’espérance sont au rendez-vous. |