3 mai 2009  

4è dimanche de Pâques

(année B)

 

 

 

         Lorsque nous relisons les évangiles, très souvent nous y trouvons des familières aux contemporains de Jésus. Ce sont en effet des images et des symboles proches de la nature : le semeur, le fermier, le bon grain et l’ivraie, le monde de la pêche. Ici il est question d’un berger et d’un troupeau de brebis. Il y a plusieurs sortes de bergers, des bergers mercenaires qui ne se soucient guère de son troupeau, qui s’enfuient et abandonnent leur troupeau quand le danger survient, et le bon berger, qui lui, prend soin de ses brebis, au point, dira Jésus dans une autre parabole, qu’il laissera les 99 brebis au bercail, pour aller à la recherche de la brebis égarée. Le prophète Isaïe disait « Ne crains pas, je t’ai appelé par ton nom, tu comptes beaucoup à mes yeux, tu as du prix à mes yeux, et je t’aime ». Le bon berger sera comblé lorsqu’il aura ramené au troupeau la centième brebis égarée.

          Aujourd’hui quand nous évoquons l’image du troupeau, cela a bien souvent un  aspect négatif où le peuple serait considéré comme un troupeau, étant passif n’ayant que le droit de se taire et de suivre, ne parle-t-on pas de troupeau grégaire. Ce n’est pas de cela dont il s’agit dans l’Evangile de ce dimanche. L’apôtre Jean qui écrit ce passage ne veut pas enfermer les premières communautés chrétiennes dans un système rigide, clos sur lui-même.

          Le bon berger, affirme l’évangile, c’est bien tout le contraire d’un berger mercenaire. Ce qui est au cœur de la vie de ce troupeau, ce sont bien les relations affectueuses, relation de tendresse et d’amour qui unissent le berger à ses brebis, une par une.,Jésus rend chaque être humain unique, indispensable. Chacun, chacune de nous est indispensable aux yeux de Dieu.

          C’est ce que Jésus nous révèle par sa manière de regarder chaque homme et chaque femme qu’il rencontre sur son chemin. Le lien passe toujours par l’écoute et le dialogue. Jamais il ne s’agit de jugement et de condamnation. Nous pouvons vraiment compter sur Lui. Avant de quitter ses disciples, Jésus dira : « Je suis avec vous, tous les jours, jusqu’à la fin des temps ».

          Aussi Jésus dit : « Je suis le bon pasteur, je connais mes brebis et mes brebis me connaissent ». Il ne s’agit pas d’une connaissance purement intellectuelle, ce n’est pas une connaissance artificielle. Cette connaissance va bien au-delà des apparences. Dans la bible la connaissance est toujours reliée au cœur et à l’affection. La connaissance engage tout l’être. En même temps ce n’est pas une connaissance purement émotionnelle. Il s’agit vraiment d’une connaissance vraiment amoureuse, mais d’un amour qui nous tourne vers les autres, qui nous fait avant tout rechercher le bien de l’autre, c’est pourquoi Jésus ajoute aussitôt : « Je donne ma vie pour mes brebis ».

          Jean insiste sur cette parole de Jésus « J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de ce bercail ». Le troupeau c’est bien toute l’humanité en marche, le troupeau est universel.

          On a parfois chanté et proclamé « hors de l’église, pas de salut ». L’église tout au contraire a pour mission d’accompagner tous les hommes d’aujourd’hui dans la construction d’un monde toujours plus humain, parce que l’homme, tout homme est créé à l’image de Dieu et sa ressemblance, tout homme est une histoire sacrée.

          « Je me dessaisis de ma vie pour mes brebis » dit Jésus, il poursuit «c’est moi le berger ». Il ira jusqu’au bout de ce moi, en donnant sa vie sur la croix, en donnant sa vie pour ses brebis ; c’est le don de soi pour que vive l’autre. Il  ne s’agit nullement d’un prise de pouvoir,

Jésus aime par-dessus tout ses brebis, c'est-à-dire l’humanité toute entière. Comme nous le rappelle le Concile Vatican II, il s’agit d’aimer ce monde tel qu’il est. Il s’agit d’accueillir ce monde en pleine mutation, de le comprendre, au cœur même de ses difficultés et de ses détresses, de l’aider à relever le défi de l’homme, de l’amour, de se dépouiller de ses habits d’hier pour comprendre les changements d’aujourd’hui.

C’est aujourd’hui le dimanche des vocations, demandons dans notre prière que le Seigneur donne à son Eglise des prêtres et des religieuses qui aiment au nom de Jésus  profondément le monde, qui se laissent questionner par les attentes et les questions des hommes de notre temps,

mission parfois difficile mais passionnante, qui, peut donner plus de bonheur, d’inviter au nom de Jésus un frère, une sœur à se relever, à reprendre courage, à lui redonner espérance pour qu’il continue le chemin.

Dieu notre Père, nous avons entendu la vie du vrai berger, nous te rendrons grâce pour la vie qu’il nous a donnée par amour pour nous, et nous te prions encore, donne nous d’être des porteurs de joie de ta bonne nouvelle.

Amen.