Quand nous lisons avec attention les récits de la Résurrection racontés par les quatre évangiles, nous constatons facilement que ce premier jour de la semaine, le lendemain du grand sabbat chez les juifs, fut une journée bien mouvementée, fertile en rebondissements pas seulement par les apôtres et les disciples, mais pour tous les amis de Jésus. Il fait à peine jour, quelques femmes se mettent en route. Il leur faut, cela est prévu par la loi juive accomplir les rites funéraires, qu’elles n’ont pas pu faire le vendredi, car le soir était tombé, et qu’aucune activité n’était plus possible. Ces femmes qui avaient côtoyé Jésus emportent avec elles les parfums et les aromates pour ensevelir le corps de leur ami. Elles sont inquiètes car une lourde pierre ferme le tombeau. Comment vont-elles faire pour entrer dans cette grotte qui sert de tombeau ? Lorsqu’elles arrivent leur stupeur est grande, la pierre a été roulée. Elles pénètrent dans la grotte, elles sont saisies de frayeur, car le corps de leur ami a disparu . Mais un jeune homme vêtu de blanc les rassure « N’ayez pas peur, vous cherchez Jésus de Nazareth, il est ressuscité, il n’est plus ici. » L’évangéliste Jean nous dit qu’en hâte, elles courent prévenir les apôtres et plus particulièrement Pierre et Jean « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où ils l’ont mis ». Pierre et Jean à leur tout se mettent à courir pour rejoindre le plus rapidement possible le tombeau. Pierre constatant l’absence du corps de Jésus va rester incrédule, mai Jean lui-même dit qu'étant entré dans le tombeau à la suite de Pierre, il vit et il crut et il ajoute « que jusque là les disciples n’avaient pas vu que d’après les écritures, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts ». La journée se déroule, à nouveau les apôtres et les proches de Jésus sont réunis, et voici que Jésus se trouve au milieu d’eux. Ils sont saisis de frayeur, et Jésus les rassure « la paix soit avec vous ». Mais voici que Thomas , l’un des douze apôtres, était absent lors de la venue de Jésus et à son retour, les apôtres lui disent « Nous avons vu le Seigneur ». Pour lui c’est invraisemblable et il demande des preuves. Et Il faudra que Jésus lors d’une autre présence lui montre ses plaies au coté et dans ses mains, pour qu’il reconnaisse son maître et son Seigneur « Mon Seigneur et mon Dieu ». L’événement le plus important à mes yeux se passe le soir, c’est l’Evangile que nous venons de lire. Sur le chemin, allant de Jérusalem à Emmaüs, deux disciples marchent, ils viennent de quitter Jérusalem le cœur meurtri. En quelques heures tous leurs espoirs se sont anéantis. Celui en qui ils avaient mis toute leur confiance a été arrêté, par les responsables du peuple juif, condamné à la mort la plus ignominieuse qui soit, la mort sur la croix, sort réservé aux esclaves et aux bandits de grand chemin. Ces deux disciples ont vu leur projet s’anéantir. Découragés, ils rentrent chez eux. Sur la route, un homme les rejoint, la conversation s’engage, le cœur lourd et rempli de tristesse, ils lui racontent les événements passés, cet inconnu à l’aide des écritures de l’Ancien Testament va leur ouvrir leur cœur. Le parcours s’achève, c’est le moment de l’au-revoir. Mais le soir est tombé. Les deux disciples comme beaucoup d’orientaux ont le sens de l’accueil, de l’hospitalité et du partage. Ils insistent pour recevoir chez eux leur compagnon de route, ils l’invitent à leur table. Au cour du repas, Jésus renouvelle le geste qu’il avait accompli quelques jours auparavant, il dit la bénédiction et il rompt le pain. Leurs yeux s’ouvrent, Jésus peut disparaître. En quelques minutes, il vient de leur donner les trois piliers de la vie de tout disciple : l’écoute de la parole de Dieu, l’Eucharistie et le partage avec les frères. Jésus vient de renouveler leur vie. Ils deviennent alors témoins de la résurrection, et retournent en toute hâte à Jérusalem. Ils racontent alors aux apôtres ce qui s’était passé sur la route et comment ils l’ont reconnu quand il avait rompu le pain. Si Jésus n’est plus physiquement présent au milieu de nous, il nous a laissés à nous aussi tout ce qu’il faut pour être ses disciples et ses témoins, en nourrissant notre vie de croyant. Trois appels : nous mettre à l’écoute de la Parole de Dieu, nous nourrir du pain de vie, l’Eucharistie, vivre le partage, en particulier avec nos frères les plus démunis. Comme Jésus a renouvelé et transformé la vie des disciple d’Emmaüs, il transforme et renouvelle notre propre vie. Pâques c’est le passage à la vie nouvelle avec le Christ vivant et ressuscité. |