7è dimanche du temps ordinaire

(année B) 

 

 

 

        Le passage d’évangile que nous venons de lire  au chapitre deux de l’Évangile de Marc, nous pourrions en faire un scénario pour un court métrage au cinéma. Jésus revient à Capharnaüm. Il nous est dit que Jésus habitait Capharnaüm. Quand Marc nous dit qu’il était à la maison, il parle probablement de la maison où habitait Jésus. Quand on se rend en pèlerinage en terre sainte et que l’on visite la ville de Capharnaüm, on nous indique l’endroit ou devait se trouver la maison de Pierre, il nous est dit qu’à côté il est possible que se trouve la maison de Jésus. Dans cette bourgade de pécheurs où tout le monde se connait, en effet Capharnaüm se trouve au bord du lac de Tibériade, très vite la rumeur se répand. Jésus est chez lui. Tout le village accourt. La maison est très vite remplie de visiteurs, mais il y a tellement de monde que toute une foule de personnes s’agglutinent devant la porte d’entrée. Et comme il en avait l’habitude Jésus annonce la parole de Dieu.

       Voici que l’on veut amener à Jésus un paralysé qui gît sur un brancard. Comment faire pour approcher Jésus. Pas facile de manœuvrer un brancard au milieu de la foule, et personne ne veut s’écarter, pas moyen de passer, alors comment faire ? Nous pouvons imaginer le véritable effort physique qu’ont accompli les quatre hommes qui portaient le brancard du paralysé. Une seule solution, le faire passer par le toit. Il leur faut jouer des coudes. Deux hommes montent sur le toit, avec des cordes ils hissent le brancard soutenu du bas par les deux autres hommes, il ne faut surtout pas que le paralysé bascule hors du brancard, puis il faut le descendre délicatement dans la pièce, les muscles travaillent, la sueur perle au front, le dos est douloureux. Les gens s’écartent, voyant le brancard qui descend du toit et qui finalement est posé près de Jésus. Nous pouvons facilement comprendre que jésus soit émerveillé par le courage et la force de ces brancardiers et par la foi qu’ils manifestent. Aucun obstacle ne semble les rebuter. Jésus va répondre à leur détermination. Mais surprise, il commence par dire « tes péchés sont pardonnés ». Nous aurions pu croire que Jésus commence par guérir le malade, comme il le faisait si souvent. Evidemment la réaction des scribes ne se fait pas attendre. Cette parole à leurs yeux est tout à la fois incompréhensible et inadmissible : « Pourquoi cet homme parle t-il ainsi. Il blasphème, qui donc peut pardonner les péchés sinon Dieu seul ? »

       Celui qui était allongé auprès du Christ, va par la grâce de cette rencontre se remettre debout. Tout à la fois,  Jésus libère cet homme de tout ce qui l’enferme sur lui-même, Jésus le libère de son péché. Le signe de cette libération spirituelle, c’est qu’il se remet debout, Jésus le libère aussi de sa maladie physique. « Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir de pardonner les péchés sur la terre, je te l’ordonne, dit-il au paralysé, lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi ». Nous pouvons facilement imaginer la foule qui s’écarte, laissant passer cet homme guéri portant son brancard. C’est la stupéfaction  et tous rendaient gloire à Dieu en disant « nous n’avons jamais rien vu de pareil ».

       Cet homme sort de la maison comme on sort d’un tombeau la matin de Pâques, debout, en marche, relevé. C’est toute la symbolique du signe de la Résurrection... Cet homme a accepté par le pardon reçu d’ouvrir son cœur au Christ. Par ce geste du pardon des péchés et de guérison, Jésus nous révèle qu’il est bien le Messie promis, l’envoyé du Père... Il est venu ouvrir les yeux des aveugles , faire entendre les sourds et parler les muets, faire bondir les boiteux. Cet homme sur son brancard, incapable de faire le moindre pas, de se tenir debout peut aussi symboliser l’image d’une humanité toute entière blessée, paralysée, incapable tout à la fois de se tourner vers Dieu et vers les autres.

       Comme il a libéré cet homme de son péché et de sa maladie physique, Jésus vient aussi nous libérer de tout ce qui nous entrave et nous replie sur nous-mêmes. Il nous permet d’ouvrir notre bouche pour lui dire notre reconnaissance pour tout ce qu’il fait pour nous, lui dire aussi notre foi, il nous permet d’ouvrir, les yeux sur les merveilles de son amour qu’il porte à chacun et chacune d’entre nous, mais aussi, il nous permet d’ouvrir les yeux sur les autres, sur tous ceux et celles qui nous entourent et qui peuvent avoir besoin de nous, ce sont tous les paralysés qui nous entourent. Aussi comme les quatre brancardiers qui ont soutenu le paralytique, nous sommes aussi comme le dira l’apôtre Paul dans une de ses lettres à porter la fardeau les uns des autres. Savoir découvrir les besoins des autres et les aider d’une façon désintéressée. Nous sommes tout à la fois la paralytique et ceux qui portent le paralytique.

Père nous te rendons grâce pour les signes accomplis par ton Fils et nous te prions. Apprends à conduire vers toi, ceux qui ont besoin de ton amour. Guéris notre paralysie spirituelle, pour que nous marchions à la suite de ton Fils. Alors nous serons comme ton Fils ouverts aux autres, attentifs à leurs besoins.
Amen.