Après la prédication de Jean-Baptiste, le baptême de Jésus et la tentation dans le désert, avec l’arrestation de Jean-Baptiste, c’est le début de l’Evangile de ce dimanche, une page se tourne, Jésus entre en action. Lorsque nous lisons un texte, qu’il soit profane ou religieux, comme ici l’Evangile, il nous faut souvent être attentifs aux premières lignes comme aux dernières lignes, pour saisir le projet de l’auteur et le sens et la signification du document. Ici en quelques mots Marc résume le ministère de Jésus « Jésus partit pour la Galilée proclamer la bonne nouvelle de Dieu, il disait, les temps sont accomplis, le règne de Dieu est tout proche. Convertissez vous et croyez à la bonne nouvelle » Jean-Baptiste prêchait et baptisait sur les bords du Jourdain aux confins du désert. Les évangiles nous disent que des foules nombreuses, venant même de Jérusalem se rendaient auprès de Jean-Baptiste. Ce sont bien les foules qui allaient vers Jean-Baptiste. Ici c’est la démarche inverse. Jésus part pour la Galilée, il va vers les hommes, car le Seigneur veut que tous puissent accueillir son message, qui est bonne nouvelle. Et il ne va pas dans n’importe quelle région, il ne se rend pas à Jérusalem, centre de toute la vie religieuse juive. Il se rend en Galilée, on l’appelait la Galilée des païens, parce qu’on trouvait dans cette contrée toutes les races de la région. En se rendant en Galilée dès le début de son ministère, Jésus signifie qu’il est venu pour tous, il proclame la bonne nouvelle de Dieu, elle n’est pas réservée à quelques uns, elle s’adresse à tous. Déjà à cette époque, troublée par l’occupation romaine, les juifs étaient pris par les préoccupations journalières, les soucis terrestres, il fallait vivre, alors qu’on était occupé. Jésus invite ceux et celles qu’il rencontre à prendre conscience d’une réalité importante, il veut leur faire découvrir l’essentiel. Il veut donner un sens à leur vie concrète. Dieu est un Père qui les aime et qui les invite à vivre avec lui dans son amour. En Jésus nous connaissons que Dieu aime tous les hommes. En Jésus Dieu se fait proche des hommes, si proche qu’il partage la nature avec sa faiblesse. En Jésus Dieu prend un visage humain. En Jésus Dieu prend un cœur humain. En même temps lorsque Jésus dit « les temps sont accomplis, le règne de Dieu est là » il signifie que sa mission ne peut pas attendre, qu’elle ne peut pas être remise au lendemain. Il y a comme une urgence, une invitation à ne pas perdre de temps, à nous presser, il nous faut faire vite si nous voulons accueillir le règne de Dieu tout proche. Et comme pour bien signifier, l‘urgence du message à annoncer, Marc nous montre que les disciples appelés n’hésitent pas une seconde à répondre à Jésus : « Aussitôt Pierre et André laissant là leurs filets, ils suivirent Jésus ». Puis au verset suivant, c’est Jacques et Jean qui toutes affaires cessantes laissent leur barque, leur père et les ouvriers, partent derrière Jésus... L’adverbe aussitôt revient deux fois. La première fois, c’est les deux disciples qui aussitôt répondent à l’appel du Seigneur. La deuxième fois c’est Jésus qui voyant Jacques et Jean, qui sans traîner aussitôt les appelle. C’est dire à nouveau l’urgence de la mission. Pourquoi une telle précipitation ? C’est que le temps est accompli nous dit Jésus et qu’en Jésus, Dieu nous donne sa parole définitive. Nous n’avons plus besoin d’en attendre une autre. C’est aussitôt, aujourd’hui, maintenant, à chaque instant, que nous pouvons en la personne de Jésus rencontrer le Père. Jésus dira à Philippe, un de ses disciples « Qui me voit, voit le Père ». Le temps d’aujourd’hui n’est plus vide, sans signification. Le temps d’aujourd’hui est rempli de l’amour de Dieu. Nous n’avons plus à chercher Dieu dans un passé révolu, ni dans un avenir incertain. C’est aujourd’hui qu’il est là, qu’il est présent.
Notre monde d’aujourd’hui ressemble un peu à la Galilée du temps de Jésus. A son époque pour proclamer la bonne nouvelle, Jésus a demandé l’aide des pécheurs du lac de Tibériade « Je ferai de vous des pécheurs d’hommes ». Aujourd’hui c’est à chacun et chacune d’entre nous, à tous les baptisés, que Jésus redit ce même appel. Au cours de cette Eucharistie demandons eu Seigneur Jésus de faire entendre son appel et de répondre à son appel : Seigneur Jésus, nous te rendons grâce pour tant d’hommes et de femmes qui ont répondu avec joie à ton appel, comme les premiers disciples. Aujourd’hui encore, tu nous invites à marcher à ta suite. Que ton Esprit vienne sur nous, et nous irons annoncer à nos frères la bonne nouvelle de ton amour. Amen. |