Noël  2008
 

 

 

         Noël, cette revient chaque année le 25 Décembre. Il semblerait que nous connaissons tout de Noël, que Noël n’a plus rien à nous apprendre pourtant l’Evangile que nous venons de lire commence par l’annonce d’un événement mondial, un événement qui intéressaient tous ceux et celles qui habitaient à l’époque notre planète.
         L’empereur romain Auguste, le maître du monde d’alors décide de recenser son empire qui s’étendait jusqu’aux confins de la terre. Et l’Evangéliste Luc précise même qu’il n’y en avait jamais eu avant, c’est le premier recensement connu de l’humanité. Au cour de cet événement planétaire, va se produire un événement apparemment insignifiant, dont quasiment personne n’entendra jamais parler, la naissance dans une bourgade de Palestine d’un enfant comme il en naît depuis les origines de l’humanité.

          Pourtant l’évangile que nous venons d’entendre contient une énorme contradiction. L’évangile semble annoncer un événement aussi extraordinaire que le précédent puisque c’est le ciel qui l’annonce. L’ange annonce aux bergers une grande joie pour tout le peuple « Aujourd’hui vous est né un sauveur, il est le Messie, le Sauveur », le mot Messie veut dire envoyé de Dieu. Déjà l’ange avait annoncé à Marie que son enfant serait grand, Fils du très haut, il recevra le trône de David. David avait été le plus grand roi d’Israël, et c’est de cela que va naître l’énorme contradiction, cet enfant qui sera grand, Fils du très haut, qui va recevoir le trône de David, ne va pas naître comme il aurait dû dans un palais royal, entouré de rois et de princesses, avec tous les honneurs dus à son rang, avec tous les honneurs dus à un futur roi.

          Marie va accoucher dans une étable où se réfugiaient les animaux. Il sera déposé dans une mangeoire où se nourrissaient le bétail... C’est le signe qui sera donné aux bergers pour qu’ils reconnaissent le Messie, le Seigneur « Vous trouverez un nouveau-né, emmailloté et couché dans une mangeoire ».

          Fallait-il mobiliser les anges du ciel, fallait-il à grand fracas faire annoncer par le chœur des anges, cette annonce divine, la naissance du Fils de Dieu qui naît dans de telles conditions « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il aime ». Et cette annonce qui devait être une extraordinaire nouvelle est adressée à de pauvres bergers. Ils sont envoyés regarder le nouveau né couché dans une mangeoire. Pourquoi une mangeoire ? Tout simplement parce que les bergers connaissaient bien cet objet, c’est dans ce récipient qu’ils déposaient la nourriture pour leurs moutons. Au moins en arrivant à l’étable, ils ne seront pas dépaysés.

           Ce Dieu est vraiment surprenant et étonnant. Dès la première minute de la présence humaine de son Fils, Dieu n’a qu’un souci, se mettre à la portée des pauvres et des petits. D’ailleurs la vie de Jésus va continuer ainsi, si c’est dans la nuit , loin de tout que le Fils de Dieu devient l’un de nous, les seconds invités sont tout aussi, inattendus : Des mages, des astrologues qui se déplacent depuis la région de Babylone pour voir l’enfant et sa mère. Les bergers avaient mauvaise réputation, ils gardaient des animaux. Ils étaient considérés comme impurs. Ils étaient rejetés de la société. On les mettait dans le même sac que les publicains et les prostituées. Ils n’étaient pas de toute façon autorisés à s’approcher de Dieu. Les mages c’étaient des étrangers que les juifs évitaient de fréquenter.

            Et voilà que c’est Dieu qui se fait proche d’eux. Ce sont eux qui sont invités à la crèche et non pas les notables et les responsables du peuple juif, et encore moins la caste des prêtres de Jérusalem. Cette vie bien modeste de cet enfant va se poursuivre à Nazareth, enfant comme les autres enfants, pour les gens fils du charpentier de son village, fréquentant la synagogue pour y découvrir la foi de ses ancêtres en lisant l’ancien testament. Quelques années plus tard , Jésus provoquera systématiquement le scandale des bien pensants, en s’affichant avec les publicains et les pêcheurs de tout poil, Jésus n’hésitera pas à s’afficher avec eux, non pas pour les laisser dans leur misère, mais pour leur dévoiler que l’amour de Dieu est bien plus fort que toutes leurs misères. Cette attitude de Jésus a commencé quand Marie a dépose dans une mangeoire, celui qui est né sans abri et qui a dit lui-même qu’il n’a pas eu parfois de quoi reposer sa tête ? Comment ne pas penser en cette nuit de Noël à ceux et celles qui sont sans abri à Calais en ce soir de Noël, et c’est là l’extraordinaire de Noël, nous pouvons avoir une certitude, c’est que Jésus ce qui veut dire Dieu sauve, l’Emmanuel, Dieu avec nous, comme l’indique l’affiche, continue d’agir exactement de la même manière avec tous les êtres humains d’aujourd’hui. Jésus a besoin de notre cœur, à chacune et chacun d’entre nous, pour y faire sa demeure, pour y déposer son amour. Voilà la vraie joie de Noël !