28è dimanche ordinaire A
(Beaumont, dimanche 12 octobre 2008)

 


 

             Parler de noces, c’est parler de joie de bonheur et d’amour. C’est encore parler d’un vivre heureux ensemble. Quand dans la bible, l’image du repas de noces est  utilisée c’est pour exprimer l’amour de Dieu pour son peuple. L’histoire de Dieu et de l’humanité est une histoire d’alliance, c’est le projet de Dieu depuis la création d’Adam et Eve, c’est de vivre en alliance, à tel point qu’il nous est dit que l’être humain, homme et femme, est créé à l’image de Dieu et à sa ressemblance. N’est ce pas de  la part de Dieu un projet fou et insensé.

 

            Une alliance entre deux êtres humains cela est parfaitement compréhensible. Mais la distance entre Dieu et l’humanité est infinie. Il est le tout-puissant d’amour, devant lui nous ne sommes qu’un grain de sable. Mais le Dieu auquel nous croyons est le Dieu d’amour qui met toute sa puissance non pas pour écraser l’homme, mais qui met toute sa puissance au service de l’homme. Par son Fils Jésus, il épouse  notre nature humaine, il devient l’un de nous par l’incarnation de son Fils, il est devenu notre frère à tous, il est comme l’époux de chacun de nous.

 

          Et voilà que le Seigneur nous lance un appel, une invitation « Venez tout est prêt pour le banquet ». Il nous invite au banquet des noces, c'est-à-dire à son mariage avec l’ensemble de l’humanité. Cet appel retentit sans cesse, le premier mot que l’homme est un appel, un appel pour que l’homme vive, un appel à vivre en relation avec lui au cœur de l’histoire de l’humanité.

 

          C’est un appel à agir pour transformer le monde pour qu’il devienne peu à peu le royaume voulu par Dieu, royaume de paix, de justice, de fraternité, de solidarité et d’amour . Mais cet appel de Dieu attend de chacun de nous une réponse. Toute l’histoire du peuple de Dieu commence par un appel, celui d’Abraham :

« Pars de ton pays, de ta famille, et la maison de ton père, et va vers le pays que je te montrerai. L’évangile commence encore par un appel. Dès le début de sa vie publique, le Seigneur appelle ses disciples « Viens et suis moi »Tous les membres du peuple de Dieu, les baptisés que nous sommes, l’église dans son ensemble

sont convoqués. C’est notre vocation à tous et à toutes d’être convoqués par le Seigneur... L’Eglise  ne prend sa réelle dimension que dans la mesure où elle répond à l’appel lancé par le  Seigneur. Tout à coup notre tâche devient une tache de répondant. L’appel de Dieu attend une réponse. Le répondant devient alors responsable

devant l’appel de Dieu, nous devenons répondant de la parole de Dieu. Dieu lui-même en nous appelant nous a constitué responsables, intendants de la terre et de l’humanité. Dans la bible la vocation est une mission, le mot viens est toujours suivi de va. Quand le Seigneur appelle ses disciples, tout aussitôt, il les envoie « je ferai de vous des pécheurs d’hommes ».

 

          Quelle est notre réponse ? Aujourd’hui encore comme les invités au repas de noces, nous avons de bonnes raisons de ne pas répondre aux appels du Seigneur. Sommes-nous disponibles ou préoccupés par notre champ ou notre commerce. Les prétextes souvent peu sérieux ne manquent pas, pour faire la sourde oreille, pour ne pas attendre les appels du Seigneur. Nous pouvons trouver toutes les bonnes raisons pour ne pas entendre, pour cacher notre égoïsme, pour refuser les exigences du Seigneur. Comme le disait Sainte Thérèse de l’enfant Jésus « Aimer c’est se donner, c’est tout donner, c’est se donner soi-même ».

 

          Cet appel est un appel à nous désencombrer de nous-mêmes, pour faire place au royaume de Dieu. Dieu ne se résigne jamais devant nos refus, nos dérobades, il est tellement prodigue en amour qu’il souhaite voir le plus grand nombre à son appel, à son invitation. Seigneur Dieu c’est toi qui nous appelle, tu rassembles ton peuple et tu invites tous les hommes à prendre place à la table de ton amour. Nous te prions habille notre cœur de joie, revêts nous de ta miséricorde, dispose nous à entendre la parole de ton Fils, lui qui nous appelle sans cesse à bâtir ton royaume.  Amen.