Dimanche 24 octobre 2010

 30è dimanche du temps ordinaire

 

 

 

           Jésus était un habitué du temple de Jérusalem. Ses parents Marie et Joseph étaient venus à Jérusalem pour la présentation au temple de leur bébé, Jésus, rite de louange et d’action de grâces après la naissance de leur enfant. L’Évangile nous dit que chaque année ils se rendaient en famille au temple de Jérusalem. Nouvelle étape importante, Jésus a treize ans : « A l’occasion de la fête de la Pâque, Jésus vient à nouveau au temple avec ses parents ». Il vient faire sa Bar-mistva , nous dirions aujourd’hui sa profession de foi, c’est à ce moment-là qu’il restera au temple, à l’insu de ses parents pour discuter avec les responsables, pharisiens et scribes, pendant que ses parents angoissés le recherchent. Nous verrons encore dans les évangiles Jésus chasser les vendeurs du temple. Nous pouvons dire que Jésus connaissait bien le temple, qu’il en était un familier, qu’il y venait régulièrement pour prier, pour s’adresser à Yahvé son Père.
          Il n’y a rien d’étonnant  que Jésus choisisse le temple pour la parabole du pharisien et du publicain. A qui s’adresse cette Parabole ? Luc nous le dit : « Certains qui sont convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres ». Que signifie le mot juste dans la bible ? L’ancien testament nous rappelle avec force que seul Yahvé est juste. Le mot juste est donc attribué à Dieu. Le mot juste s’applique à tous ceux et celles qui s’ajustent sur Dieu.

          Le pharisien qui suit scrupuleusement les préceptes de la loi juive se croit juste, parfaitement ajuté à Dieu. Car il y avait beaucoup de positif chez les pharisiens, ils étaient des juifs pieux, fidèles à la loi de Moïse. Mais ils voulaient se séparer des autres juifs ! Le mot pharisien voulant dire séparé, se séparer de tous ceux et celles qui ne partageaient pas leur façon de vivre, refusant ainsi toute infidélité à la loi et à la tradition des anciens, le pharisien s’adresse ainsi à Yahvé : « Mon Dieu, je te rends grâce, parce que je ne suis pas comme les autres hommes, voleurs, injustes, adultères  ou encore comme ce publicain. Je jeûne deux fois par semaine, et je donne le dixième de tout ce que je gagne. En fait il se  contemple lui-même, il énumère les fautes qu’il n’a pas commises, il étale ses bonnes œuvres. Il s’attribue le mérite de ce qui est en réalité au fond de lui-même, l’œuvre de la grâce de Dieu, certes il confronte sa vie à la loi de Moïse, il fait son examen de conscience, mais c’est pour reconnaître qu’il n’a rien à se reprocher...

         Quelle est dons son erreur ? C’est qu’il se compare aux autres : « Je ne suis pas comme les autres hommes ou encore comme ce publicain ». Et en même temps il se met lui-même au centre de sa prière et de sa vie. Il croit ainsi correspondre  à la volonté de Dieu, mais il n’ a pas compris que Dieu veut l’entraîner vers un mouvement d’amour qui est le contraire d‘un enfermement sur soi-même. C’est l’amour que Dieu veut et non l’accomplissement des lois !

          L’attitude du publicain est toute différente. il se tient à distance et n’ose même pas lever les yeux vers le ciel et il se frappe la poitrine. Sa prière n’est pas ostentatoire, elle est courte : « Mon Dieu prends pitié du pécheur que je suis ». Il reconnaît qu’il est pécheur, loin d’être ajusté à Dieu. Il fait confiance à Dieu et il demande pitié. Le publicain n’est pas justifié en raison de ce qu’il a fait, sa vie ne correspond pas aux exigences de la loi, il ne peut donc pas se prévaloir de se ses efforts pour obéir à la volonté de Dieu. Son état de pécheur pourrait le désespérer. Il ne peut s’en sortit tout seul, retombant sans cesse dans le péché. Il n’a qu’une solution pour s’en sortir. Il doit compter sur un autre, il doit se décentrer de lui-même. il ne peut présenter aucun mérite personnel. Il est là tout simplement en face de Yahvé, il ne peut compter que sur la miséricorde de Dieu. C’est se tromper de croire que la multiplication des bonnes actions ou à force de prières répétitives que l’on peut influencer Dieu. La vie avec Dieu est un don. Et ce don qui que nous soyons, nous en avons besoin. La parabole du publicain et de pharisien nous invite seulement à accueillir avec confiance le don de Dieu. C’est la qualité d’une prière confiante qui compte et non sa quantité. Qui s’abaisse sera élevé, qui s’élève sera abaissé. Jésus attend de nous les mains vides que nous accueillons le don d’amour de Dieu son Père, que nous venions vers lui les mains vides pour qu’il puisse les remplir de son amour. Jésus qui s’est abaissé en devenant serviteur nous donne gratuitement sa vie.

C’est le sens de l’étonnant dialogue entre Jésus et le bon larron : « Souviens toi de moi quand tu viendras. » Et Jésus lui répondra « En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu sera avec moi dans le paradis ».

Seigneur Jésus prend pitié des pécheurs que nous sommes.

Fais nous revenir vers toi,

prend pitié de nous, nous te donnons notre confiance !

Amen.