« Maître, dis à mon frère de partager avec moi, notre héritage ». Nous avons peut-être connu dans notre entourage, voir dans notre famille, un partage, à la suite d’un héritage, qui a été cause de tensions ! Cela pu malheureusement provoquer des disputes et une rupture entre les héritiers. Rien de nouveau sous le soleil. Un homme se disputant avec son frère à propos d’un héritage, vient trouver Jésus en l’appelant maître. Une autre fois, c’est un responsable du peule juif qui appelle lui aussi Jésus maître... Cette appellation si elle peut aujourd’hui nous surprendre, elle n’a pas dû étonner Jésus. Car les juifs à propos des litiges qui les opposaient les uns aux autres, allaient trouver les maîtres en Israël, c'est-à-dire les docteurs de la loi. Ces maîtres connaissaient bien les lois et pouvaient solutionner les cas litigieux. Au temps de Jésus, il faut nous rappeler que la société juive et la religion juive n’étaient pas séparées. ce sont les prescriptions religieuses juives qui servaient de lois. Finalement, en venant trouver Jésus, cet homme lui manifeste une réelle confiance, pensant que comme maître, il peut arbitrer ce différent familial ! Mais Jésus n’est ni un avocat, ni un notaire, ni un juge de paix. Il se déclare volontairement incompétent, pour trancher ce litige : « Qui m’a établi pour être votre juge, ou pour faire vos partages ? » Nous trouvons d’autres moments dans les évangiles où Jésus a refusé de prendre parti, par exemple dans les relations entre les sociétés romaines et juives : « rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ». Si Jésus est bien maître, ce n’est donc pas sur un plan terrestre. Il n’a donc pas été établi pour être juge ou pour faire des partages, ou encore régler des conflits. Ce n’est pas la loi humaine que Jésus est venu faire appliquer. C’est la volonté du Père que le Seigneur est venu nous faire vivre... C’est l’amour du Père que Jésus est venu révéler, annoncer, proclamer. Car il est bien le maître, il est celui qui enseigne les vraies valeurs : « Je suis le chemin, la vérité, la vie ». Il est venu pour nous indiquer la route qui mène au Père, et non pas vers des biens périssables, mais vers la vie qui ne finit pas. Jésus connaît bien le cœur de l’homme. Il sait bien que tout être humain par exemple est tenté par l’argent. Alors Jésus rappelle une évidence pour tous. Personne ne peut en effet emporter un centime dans son cercueil. Et Jésus de poursuivre, à quoi cela sert d’amasser le plus d’argent possible : « Gardez vous de toute âpreté au gain, ce qui vous aurez mis de coté qui l’aura ? » Jésus ne nie pas bien sûr qu’il faut de l’argent pour vivre, nous savons bien dans ces moments de crise, difficile pour beaucoup, pour vivre pour être heureux, de l’argent bien nécessaire. Jésus ne s’oppose pas à la possession de l’argent indispensable pour vivre, ni contre le progrès, ni contre l’élévation du niveau de vie... Mais Jésus nous invite à la réflexion : « Voyez ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Ce que Dieu veut pour nous c’est le bonheur véritable, non pas un bonheur périssable. Ce que Dieu veut pour nous, c’est que nous nous aimions les uns les autres. Car pour un bien matériel qu’il faudra laisser le jour de la mort, on risque de se passer de l’essentiel, celui de l’entente fraternelle, de la paix, de la joie de vivre ensemble. C’est là tout l’évangile, la bonne nouvelle que Jésus est venu annoncer sur cette terre... Lui le premier, nous a aimés, et il n’arrête jamais de nous aimer. Il faut alors nous entendre sur le sens du véritable amour, il n’est pas repli sur soi : « Chacun pour soi et Dieu pour tous ». Le véritable amour est ouverture à l’autre, il cherche le bien de l’autre, il est toujours don. Jésus dira : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ». Le véritable amour est toujours la recherche du bonheur de l’autre et des autres. Car si la richesse ne sert qu’à satisfaire nos égoïsmes, elle devient un instrument qui étouffe le véritable amour. On se prive alors d’un bien supérieur, celui de l’entente fraternelle, de la paix, de la joie de vivre ensemble. Cet Évangile nous renvoie aujourd’hui à notre vie en société qui nous pousse à avoir toujours plus, bien souvent au détriment des autres. Cet Évangile nous invite à nous remettre en question, à ne pas hésiter à aller à contre courant, à témoigner dans un monde qui a perdu le sens les valeurs fondamentales, de partage, de respect, de justice, du service des frères, cette société de consommaticiens qui pousse un certain nombre à amasser toujours plus, le plus souvent au détriment des autres n’est pas selon le cœur de Dieu. Seigneur notre Dieu, montre-nous le chemin du partage et du don de soi, ce chemin que ton Fils Jésus a parcouru jusqu’à donner sa vie pour l’amour de ses frères. Nous trouverons alors la joie à communiquer la bonne nouvelle, de ta générosité, Dieu d’amour pour les siècles des siècles. Amen. |