Le passage évangélique que nous venons d’entendre est composé de deux parties bien distinctes. Tout d’abord Jésus répond à la demande des es disciples : « Apprends-nous à prier ». Puis dans une seconde partie, Jésus en prenant une parabole, nous laisse entrevoir plusieurs manières de prier. Régulièrement, les disciples voyaient Jésus les quitter. Il leur disait qu’il allait parler à son Père. Parfois même, il rejoignait ses amis au petit matin, après avoir passé toute la nuit en prières. Si Jésus priait dans sa vie quotidienne, il a aussi pris du temps pour prier avant les grands événements décisifs de sa vie, au désert avant de commencer sa vie publique. Dans l’Évangile de Jean, après le lavement des pieds, Jésus prie longuement son Père. Ou encore au jardin des Oliviers, juste avant d’être arrêté, : « il s’éloigna d’eux, à distance et fléchissant les genoux, il priait ». Nous pouvons dire que la prière était comme la respiration de Jésus. Ce qui ne manqua d’intriguer son entourage. Et Luc raconte cet épisode, c’est l’Évangile que nous venons de lire : « Un jour quelque part, Jésus priait, quand il eut fini, un de ses disciples lui demanda : « Seigneur, apprends-nous à prier comme Jean l’a appris à ses disciples ». Et la réponse qu’il donna à ses amis, fut le Notre Père. Ne peut-on pas dire que le Notre Père rassemble l’ensemble des prières de Jésus. Cette prière est devenue la prière de tous les baptisés. Nous avons l’habitude de la réciter. Evitons qu’elle devienne une routine, qu’elle ne soit plus qu’une formule, sans prendre le temps d’en goûter toute la saveur. Écotons ce que Jésus dit encore au sujet de la prière : « Ne rabâchez pas comme les païens, ils s’imaginent qu’à force de paroles, ils seront exaucés » ! Pourquoi de temps en temps, ne pas nous arrêter longuement après avoir dit telle phrase du Notre Père pour la laisser retentir en nous. Accordons notre cœur aux paroles que nous prononçons. Le curé d’Ars racontait cet épisode. Il était intrigué de voir un homme modeste se tenir longuement en prière au fond de l’église. Il l’interrogea et voici la réponse qu’il obtint : « Il m’avise, et je le ravise » ! Ensuite et c’est le deuxième partie de l’Évangile que nous venons de lire, Jésus interroge ses amis, comment prier ? et il leur propose une parabole. Il s’agit de prier avec insistance et il lui donnera tout ce qu’il faut : « Demandez et vous obtiendrez, celui qui demande reçoit ». La prière que nous connaissons la mieux, et que nous utilisons la plus souvent, c’est la prière de demande. Mais encore faut-il que nos demandes rejoignent le prière de Jésus : « Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite, donne nous notre pain quotidien ». Prenons un exemple relativement courant, combien de grands-parents ne prient-ils pas un jour pour que tel petit enfant réussisse son examen. Encore faut-il que ce petit enfant travaille régulièrement. Et nous pouvons alors nous remémorer cet autre parole de l’Évangile, « Aide-toi et le ciel t’aidera ! » Nous pouvons aussi nous tourner vers le Seigneur dans une prière de pardon, nous reconnaissant des êtres pécheurs, nous confessons alors l’amour de Dieu pour nous, Dieu est plus grand que nos péchés, il est plus grand que notre cœur, et nous pouvons alors prier avec l’aide de la parabole de l’enfant prodigue, et demander pour qu’il nous aide à revenir vers lui. Nous pouvons encore prier Dieu notre Père dans une prière de supplication et d’intercession. C’est souvent cette forme de prière que nous utilisons chaque dimanche dans la prière universelle. Notre prière s’élargit aux dimensions du monde, en priant pour tous ceux et celles qui sur notre planète par exemple souffrent à cause de leur pauvreté et de leur manque de soins. Nous intercédons alors auprès du Seigneur pour que des homme et des femmes se lèvent pour accompagner et soutenir ces frères humains en détresse. Enfin la prière que nous oublions la plus souvent c’est la prière d’action de grâces, de louange, de merci. Nous avons, aujourd’hui dans notre monde, si peur dire merci. Prière de louange à la manière de François d’Assise ou de Claire qui se tournent vers le Seigneur pour lui dire leur merci pour les merveilles de la nature. Dire merci encore, non seulement parce que nous avons été exaucés, mais aussi par exemple lorsque nous voyons au tour de nous des gestes de solidarité et de fraternité, par ce que c’est l’Esprit du Seigneur qui agit dans le cœur des personnes. Nous nous adressons à un Dieu qui est Père et que sa justice est l’amour infini. Osons aller jusqu’au bout de nos prières, car Dieu n’a rien d’autre à nous donner que lui-même. Ce qu’il veut c’est dilater notre cœur, pour qu’il soit à la mesure de son cœur de Père. |